04/06/2008

Photo Yves Dussuchaud

Le mardi 6 mai aura été l'occasion pour nous de faire découvrir la stratégie de développement de l'aéroclub du Limousin, dont son Président actuel est Igor Nimylowycz. L'occasion de démystifier cette activité, qui porte de fortes connotations élitistes.

Voici l'article écrit par Anne-Marie Miua, journaliste qui était présente à cette soirée.
"Durant plusieurs décennies, l'aéroclub du Limousin n'a connu que le ciel bleu. Un horizon sans nuage. Or, avec l'arrivée d'un concurrent, quelques cumulonimbus sont venus assombrir le paysage aérien de l'association, créée en 1929." Après avoir été longtemps en position privilégiée et monopolistique sur la plate-forme aéroportuaire, l'aéroclub du Limousin a assisté à la naissance d'une concurrence avec la création d'un autre aéroclub. Une trop grande sûreté et une certaine arrogance ont provoqué ces difficultés, explique Igor Nimylowycz, le président. Ainsi, l'aéroclub du Limousin choisit de privilégier la création d'emplois avec jusqu'à trois salariés et un apprenti mais la qualité de la flotte d'avions s'en ressent. Un club house confortable apporte un service et une image plus " riche " en apparence. Un chef pilote salarié, aidé par des instructeurs bénévoles, permettent de développer une école de pilotage importante. De plus,l'aéroclub de Limoges choisit d'axer son développement sur une forte culture du bé-névolat et une flotte d'avions récents privilégiant ainsi les pilotes. Des instructeurs bé-névoles motivés mais moins disponibles assurent la formations des élèves ". Outre des soucis "locaux", comme les heures de vol en chute libre en 2003, ou une flotte vieillissante et la majorité des pilotes volant de moins en moins, l'aéroclub doit faire face à la mise en place par la Commission européenne de normes draconiennes portant sur la mécanique et la maintenance pour l'aviation privée." L'Europe veut professionnaliser ce secteur et cela se fera au détriment d'un accès à un plus grand nombre et à terme cela sera la suppression du bénévolat dans les Clubs. Nous avons dû anticiper sinon nous serions voués à la mort ", lance le président.Formation, investissements et mutualisation.En 2005, l'association crée la promotion Saint-Exupéry, via une convention avec le lycée professionnel Saint-Exupéry. Un établissement où la moyenne générale scolaire inférieure à 10 à l'entrée au Lycée, comptant de nombreuses familles issues d'un milieu défavorisé. Ainsi, 248 élèves sur 540 sont boursiers.L'objectif était de préparer des jeunes pour intégrer une filière de mécanique pour l'aéronautique privée en prévision des normes européennes applicables en 2008… La Promotion Saint-Exupéry a été récompensée par le Prix Régional et le Prix National du concours "Fais nous rêver".Côté investissements, trois avions neufs (moins polluants, moins économiques et plus attractifs) ont été acquis en 3 ans pour booster les heures de vol. Cela a permis de redresser la barre avec 2000 heures de vol en 2008 (1636 en 2003). A court terme, afin d'être en conformité avec les nouvelles directives européenne, l'aéroclub envisage la création d'un atelier régional de maintenance ouvert aux 11 aéroclubs du Limousin et de groupes de travail commun sur des thématiques urgentes (définition d'une matrice de calcul de coûts des heures de vol, étude de faisabilité pour la mutualisation de la flotte), ainsi que la renégociation avec les fournisseurs importants (CCI, assurances, carburant…). A plus longue échéance, une école et instructeurs communs, une flotte d'avions commune et complémentaire et même des locaux communs pourraient bien être examinés."

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